Comment reprendre contact avec la nature ?

Comment reprendre contact avec la nature ?

11/05/2021 0 Par Stéphanie

Dans l’article Avons-nous besoin de plus de contact avec la nature, nous avons vu que cette perte de contact n’est pas anodine. Certains parlent même d’un syndrome de déficit de nature ! Et des centaines d’études scientifiques démontrent que le contact avec la nature améliore notre santé physique et psychologique et la qualité de notre vie en société. Mais si nous l’avons quittée depuis longtemps, comment reprendre contact avec la nature ?

Comment reprendre contact avec la nature en 10 minutes par jour ?

Ce premier exercice vient de l’entretien de Baptiste Morizot sur France Culture. Il parlait de son nouveau livre Manières d’être vivant.

– Lorsque vous voyez un élément naturel, arrêtez-vous pour le regarder. Il peut s’agir d’un brin d’herbe, d’un arbre, d’un oiseau, d’un nuage, etc.

– Trouvez 25 questions à poser à son sujet. Il ne s’agit pas d’être capable de répondre vous-même à ces questions, mais simplement d’entraîner votre curiosité. Vous découvrirez alors que, une fois passées les questions « bateau » qui viennent à l’esprit au début, vous poserez des questions plus intéressantes, voire même fascinantes sur cette chose qui vous semblait banale au départ.

Par exemple, j’ai regardé un brin d’herbe, et voici les questions qui me sont venues à l’esprit :

1– quelle taille ferait-il si la tondeuse ne passait pas régulièrement ?

2 – est-il un individu ou fait-il partie d’une plante ?

3 – quelle est la taille de son système racinaire ?

4 – à quoi ressemblent ses racines ? Sont-elles fines ou épaisses, ou les deux ? De quelle couleur sont-elles ?

5 – comment se reproduit-il ?

6 – dans quels milieux aime-t-il le plus se développer ?

7 – quels sont ses prédateurs les plus redoutables ?

8 – de quoi a-t-il besoin pour prospérer ?

9 – combien d’espèces différentes de brins d’herbe existent dans le monde ?

10 – à quoi ressemblent ses fleurs ?

11 – quels insectes le pollinisent ?

12 – est-ce que le couper régulièrement modifie son comportement ? De quelle manière ?

13 – à quoi ressemblent ses graines ? Au microscope ?

14 – à quel moment de l’année se reproduit-il ?

15 – se reproduit-il surtout par ses graines, ou surtout par ses racines ?

16 – comment guérit-il quand on le coupe ?

17 – à quel point supporte-t-il l’humidité avant de pourrir ?

18 – à quel point supporte-t-il la sécheresse avant de dessécher ?

19 – combien de temps de sécheresse peut-il supporter avant d’être vraiment mort ?

20 – de quelles conditions a-t-il besoin pour germer ?

21 – quel minimum de lumière et de chaleur lui faut-il pour pousser ?

22 – quelles plantes fait-il mourir s’il pousse à proximité ?

23 – à quelles plantes fait-il du bien quand il pousse à proximité ?

24 – si on le plantait à bord de l’ISS, comment se comporterait-il ?

25 – pourquoi, lorsqu’on le coupe, émet-il cette agréable odeur d’herbe fraîche ?

Ainsi, je me suis rendue compte que je pouvais encore poser beaucoup d’autres questions sur ce simple brin d’herbe, scientifiques ou non : comment le dessiner au mieux ? Et quelle couleur choisir pour le peindre ? Y a-t-il des livres, films, tableaux ou poèmes où il est important ? Comment est-il perçu dans d’autres cultures ? Etc.

Bref, en regardant un simple brin d’herbe, je m’aperçois qu’il est rempli de tant de mystères qu’on pourrait l’étudier pendant des années sans les avoir tous éclaircis. Ainsi, cette chose qui paraissait ennuyeuse et sans importance devient dans mon esprit un être vivant complexe et intriguant que je vais davantage respecter.

Reprendre contact avec la nature en 20 minutes par jour.

Voici un exercice facile qui ne vous demandera que 20 minutes par jour, et qui vous permettra d’avoir meilleur moral, et de cultiver la joie, la gratitude, et sans doute aussi votre sens de l’émerveillement. Il est issu du travail de Bryant, F. et Veroff, J., tel que publié dans leur livre Savoring.

– Chaque jour, accordez-vous une promenade de 20 minutes seul.

Portez votre attention sur ce qu’il se passe d’agréable autour de vous : les bruits, les odeurs, les paysages, les détails, les couleurs, les textures.

– Essayez de vous souvenir de chacune des choses que vous remarquez comme si vous deviez en parler à quelqu’un plus tard.

Changez de chemin chaque jour pour stimuler votre attention.

Pratiquez cet exercice chaque jour pendant une semaine, et vous en remarquerez rapidement les effets bénéfiques. Votre niveau de stress va baisser et vous aurez davantage de joie de vivre. Vous deviendrez plus ouvert. Vous serez dans un état d’esprit qui permettra aux évènements positifs de votre vie de pénétrer plus profondément dans votre conscience et donc de vous faire plus de bien. Ce faisant, vous ressentirez à quel point le contact avec la nature est bon pour vous.

Reprendre contact avec la nature en 30 minutes par jour.

Promenez-vous dans la nature pendant 20 minutes chaque jour pendant 2 semaines au moins. Portez votre attention sur les éléments natures : fleurs, arbres, animaux, cours d’eau, nuages, etc.

– Demandez-vous ce que vous ressentez quand vous remarquez ces choses.

– Si vous ressentez une émotion plus forte que les autres, positive ou négative, prenez une photo de ce qui a généré votre émotion. Essayez de prendre une photo de ce type chaque jour.

– Dans les 10 minutes restantes, quand vous êtes rentré chez vous, regardez cette photo, rappelez-vous l’émotion que vous avez ressentie. Et pourquoi pas, imprimez-la pour la coller dans un cahier, envoyez-la par sms à votre meilleur ami, ou mettez-la dans votre blog si vous en avez un. Vous pouvez l’agrémenter d’un commentaire si vous en avez envie.

Nous sommes habituellement peu attentifs à ne qui nous entoure. Cette exercice nous ouvre et nous connecte à la nature à travers nos émotions et notre ressenti. Dans une étude par Holli-Anne Passmore, Ph.D. le groupe qui avait fait cet exercice deux semaines ressentait davantage d’émotions positives, d’admiration, d’émerveillement et d’inspiration que les personnes de l’autre groupe. Cela réduit notre sensation d’isolement et développe notre impression d’appartenance à quelque chose de plus vaste que notre petit univers quotidien.

Conclusion

Ces exercices sont de faciles et modestes manières de faire de la place à la nature dans notre quotidien. Si on se prête au jeu, on s’aperçoit vite des bienfaits qui en découlent, et naturellement, d’autres modes de contact avec la nature, peut-être plus longs ou plus intenses, vont se développer, pour notre plus grand bien.

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Image par Blanca Rovira- Pixabay