Les 8 raisons pour lesquelles il ne faut surtout pas chercher l’âme sœur
Vous n’avez pas encore trouvé votre âme sœur ? Vous pensez que tout irait bien dans votre vie amoureuse, si seulement vous pouviez rencontrer la bonne personne ? Que la bonne personne saurait toujours vous comprendre et vous rendre heureux ? Au contraire ! La recherche de l’âme sœur est le pire ennemi de votre vie amoureuse ! Voici les 8 raisons pour lesquelles il ne faut surtout pas chercher l’âme sœur.
1 – Chercher l’âme sœur, c’est se réfugier dans l’idéal au détriment du réel
On imagine l’âme sœur comme la personne qui nous correspond parfaitement. Qui nous comprend sans parler. Et qui est sans cesse orientée vers notre bonheur.
La femme idéale, le prince charmant, OK, ça fait rêver. Mais si on poursuit ce rêve, on n’est pas capable d’aimer ce qui existe, puisque ce ne sera jamais parfait. Ce ne sera jamais à la hauteur de notre idéal. On va donc vivre dans une insatisfaction permanente. Et ceci risque de nous priver d’histoires d’amour, certes imparfaites, mais qui, elles, ont le mérite d’exister.
2 – Chercher l’âme sœur, c’est être dépendant
Si on croit en l’âme sœur, c’est qu’on pense qu’une seule personne au monde peut nous apporter l’état de bonheur profond qu’on recherche. Si on ne rencontre pas cette personne, ou si on perd la personne qu’on croit être notre âme sœur, on pense qu’on ne pourra plus jamais être heureux. On croit que notre bonheur dépend de l’autre, et que sans cette personne, nous sommes condamnés à être malheureux. Alors on s’enferme dans un rejet de toutes les autres sources de joie que la vie pourrait nous présenter. On devient un mort vivant, triste et amer et on passe à côté de sa vie.
Or nous avons tous une capacité à développer notre propre bonheur. Nous pouvons apprendre à remarquer les belles choses, à profiter sans réserve de nos joies et de nos émerveillements. Nous pouvons cultiver notre capacité au bonheur. C’est d’ailleurs l’objet de ce blog. Ainsi, nous pouvons porter en nous de nombreuses sources de bonheur au lieu d’attendre cela de l’extérieur. Ceci nous garantira également une certaine autonomie et une capacité de résilience.
3 – Croire en l’âme sœur, c’est risquer d’accepter la maltraitance
C’est paradoxal, mais croire en l’âme sœur risque de nous faire rester avec une personne maltraitante.
Quand on cherche l’âme sœur, on veut retrouver le sentiment qu’on avait quand on était petit enfant, et qu’on était en fusion avec notre mère. On tente de retrouver cet état à travers le couple.
Ainsi, si une personne nous permet à un moment de toucher du doigt un état de fusion amoureuse, on va penser qu’elle est notre âme sœur. Pour nous, cette personne devient la seule personne sur terre qui nous permettra jamais d’atteindre cet état émotionnel tant désiré. Si jamais cette personne se met à nous maltraiter, on risque d’endurer la maltraitance. La raison en est qu’on vit dans l’espoir de pouvoir revivre l’état d’extase qu’elle seule peut nous procurer.
Arrêter de croire en l’âme sœur, c’est comprendre que l’état de fusion et d’extase amoureuse peut se vivre avec différents partenaires au cours de notre vie. Perdre ou quitter un partenaire, ce n’est pas se priver à vie de cette émotion précieuse. Cela nous permet donc plus facilement de mettre fin à une relation toxique. Nous pouvons alors chercher des relations où on se sent davantage respecté.
4 – Chercher l’âme sœur, c’est se figer
Au cours de notre vie et à travers les âges, chacun d’entre nous apprend et évolue. Nous ne sommes pas la même personne à 50 ans que nous l’étions à 20 ans.
Imaginons que nous ayons rencontré notre âme sœur à 20 ans. Cette personne nous correspondait alors en tout point, et dédiait sa vie à nous rendre heureux. 30 ans après, nous avons évolué. Chacun a vécu des expériences de vie différentes à travers son emploi, ses maladies, ses deuils et ses succès. Chacun est devenu plus mûr. La probabilité que l’évolution de chacun ait été parfaitement parallèle est infime. Nous avons changé, et notre âme sœur aussi. Donc elle ne nous correspond plus en tout point. Elle se concentre sur autre chose que notre bonheur. Notre âme sœur n’est plus notre âme sœur.
Si, au contraire, elle reste comme elle était, avoir quelqu’un qui dédie encore et toujours sa vie à nous rendre heureux peut lasser à la longue. A 50 ans, on a peut-être développé d’autres aspirations que se concentrer sur soi-même. Peut-être même que la maturité nous a apporté la capacité à prendre en charge notre propre bonheur. L’autre, toujours concentré sur le fait de nous rendre heureux, peut soudain nous sembler ennuyeux, voire étouffant. Il n’est plus notre âme sœur.
Bref, la seule solution pour que notre âme sœur de 20 ans soit encore notre âme sœur à 50 ans, c’est de refuser toute évolution, de se figer, et donc de ne pas embrasser la vie.
5 – Chercher l’âme sœur nous empêche de construire une relation nourrissante.
Chercher l’âme sœur, c’est espérer que la réalité va se plier à nous. De cette manière, nous n’aurons pas à faire l’effort de nous confronter à elle. Or c’est notre confrontation au monde réel qui nous permet d’apprendre sur le monde et sur nous-même, de découvrir nos forces et d’évoluer.
Nous ne sommes pas des êtres achevés dès que nous sortons de l’enfance. Nous mettre véritablement en relation avec d’autres êtres humains nous permet de nous construire et de continuer à grandir tout au long de notre vie. C’est sur cette base qu’on peut construire des relations, certes imparfaites, mais nourrissantes.
Et c’est seulement à posteriori que l’on sait si telle personne était l’homme ou la femme de notre vie.
6 – Chercher l’âme sœur, c’est se priver d’intensité
Nous sommes tous bien au courant que les relations amoureuses, ça peut apporter un bonheur intense. Mais ça peut aussi faire beaucoup souffrir. Chercher l’âme sœur, cette personne toujours en parfait accord avec nous, c’est un moyen de fuir la souffrance. Cela se comprend bien. Personne n’aime souffrir. Mais en tentant d’éviter la souffrance, on va se trouver en réalité privé aussi du bonheur intense que la relation peut apporter. Bref, on se prive du piment de la vie.
Aimer, c’est savoir qu’il y a un risque de souffrir et y aller quand même, parce que ça en vaut la peine. Si on ne donne pas, on se garantit de ne pas recevoir. Et si on reste sur la réserve, on ne recevra que de la réserve en face, voire même du rejet. C’est seulement si on donne vraiment qu’on pourra recevoir aussi vraiment.
Pour vivre ce que l’amour peut nous apporter, il faut y aller sans réserve tout en ayant confiance dans notre propre capacité à nous relever si ça se passe mal. Si la personne nous quitte, au pire, on se retrouve face à soi-même comme avant la rencontre.
Pour le petit enfant, être abandonné par la personne objet de son amour, c’est un drame parce qu’il risque d’en mourir. Ce réflexe est inscrit dans notre cerveau, et être quitté nous paraît toujours dramatique. Mais en tant qu’adulte, la rupture et l’abandon ne sont plus des risques vitaux. Nous avons les moyens de survivre, et même de vivre, sans la personne que nous aimions. Il est donc bien dommage de nous priver de l’intensité de la vie pour éviter ce risque. Car nous sommes capables d’y faire face.
7 – Chercher l’âme sœur, c’est refuser de s’assumer en tant qu’adulte
Je cherche la personne qui me comprendra parfaitement parce qu’ainsi, je ne me sentirai jamais seul.
Mais la solitude fait partie du lot quand on devient adulte. Nos parents ne sont plus là pour nous tenir la main quand on a peur ou pour souffler sur nos bobos pour les soulager. Nous sommes alors confrontés à un sentiment de solitude fondamentale qui résulte de notre état d’individu distinct des autres.
Affronter ce sentiment de solitude fondamentale nous conduit à deux prises de consciences essentielles.
La première est que nous sommes capables de survivre seul, sans nos parents. Nous avons une force suffisante en nous pour affronter nos peurs, nos peines et nos douleurs. C’est ce qui nous conduit à nous sentir adultes.
La seconde concerne le manque que nous ressentons lors de cette confrontation à la solitude fondamentale de l’individu. Le manque est la manifestation d’un vide douloureux au creux de nous-même. Mais le vide attend d’être rempli. Le manque est une promesse de lien. Il manifeste notre besoin et donc notre capacité à établir des liens. Ainsi, on est capable de s’ouvrir, d’inter agir avec le monde de manière intime et nourrissante.
Ce manque n’est donc plus un danger pour nous en tant qu’adulte. Au contraire, c’est une manifestation de notre nécessité à nous lier aux autres et au monde. Nous prenons conscience que l’individu n’existe pas véritablement. Il est une sorte de carrefour où se croisent les liens du passés et du présent, la nature, la culture, le monde… Nous sommes en fait intimement reliés au reste du monde.
8 – Chercher l’âme sœur, c’est s’empêcher de devenir alchimiste
Chercher l’âme sœur, et donc espérer que la perfection nous sera donnée, c’est vivre dans un idéal propre et stérile. Alors que plonger les mains dans la boue du quotidien, dans les imperfections de la vie réelle, c’est participer à la fécondité de la vie.
En effet, ce n’est pas en rêvant notre vie que nous pourrons nous épanouir. C’est en utilisant ce qu’elle nous présente, au mieux de nos capacités. La vie est essentiellement faite de quotidien, de banal, de contrariétés. C’est ça, la matière qu’il nous faut utiliser. Nous avons le pouvoir d’y instiller de la créativité, de l’humour, de la joie, de la tendresse, de la bonté, de la fantaisie. Nous pouvons tous être alchimistes : à partir de la boue du quotidien, nous pouvons faire de l’or.
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Pour plus d’informations sur la psychologie du couple, je recommande la chaine de Véronique Kohn.
Image par Deflyne Coppens – Pixabay.